[Film] Les délices de Tôkyô
Réalisatrice : Naomi KAWASE (河瀬直美)
Genres : Quotidien, Drame
Durée : 1h53
Sortie Japonaise : 30 mai 2015
Sortie Française : 27 janvier 2016
Synopsis : Les dorayakis sont des pâtisseries traditionnelles japonaises qui se composent de deux pancakes fourrés de pâte de haricots rouges confits, « AN ». Tokue, une femme de 70 ans, va tenter de convaincre Sentaro, le vendeur de dorayakis, de l’embaucher. Tokue a le secret d’une pâte exquise et la petite échoppe devient un endroit incontournable…
Les délices de Tokyo est un film franco-germano-japonais réalisé par Naomi KAWASE (réalisatrice de Still the Water) et qui adapte le roman du même nom de Durian SUKEGAWA (publié en France chez Livre de poche). Sortie en 2015 au Japon, le film avait été sélectionné dans la catégorie « Un certain regard » du festival de Cannes en 2015 et c’est pendant le Festival de Cannes de 2018 qu’il a été diffusé à la télévision, sur Arte (vous pouvez d’ailleurs le voir en ligne jusqu’au 20 mai 2018).
Le Dorayaki est une pâtisserie japonaise composé de deux gâteaux en forme de pancakes traditionnellement fourrée à la pâte de haricot rouge sucré, le « An » du titre original. C’est ce dernier élément qui est le plus difficile à réaliser car la préparation de cette pâte est très longue et demande donc beaucoup de patience. Heureusement, de nos jours, elle est vendu en conserve mais elle est bien sûr meilleurs quand elle est faite de manière artisanale.
Le film nous invite à suivre le quotidien de Sentaro (Masatoshi NAGASE), un homme d’un certain âge qui tient une boutique de Dorayaki sans réelle passion. Il a peu de client et les jeunes filles qui viennent déguster ses gâteaux l’exaspèrent car elles font trop de bruit. Il n’y a guère qu’avec Wakana (Kayra UCHIDA), une collégienne du quartier, qu’il discute un peu, lui donnant même les dorayaki invendable. Sa vie va être bouleversé par sa rencontre avec Tokue (Kirin KIKI), une femme de 76 ans un peu dans la lune mais très gentille et qui a le secret de fabrication d’une pâte de haricot rouge délicieuse. La renommé de sa boutique ne va faire qu’augmenter jusqu’au jour où le secret de Tokue sera révélé.
Le thème central des Délices de Tokyo est l’exclusion, la vie en dehors de la société. Bien qu’il tienne une pâtisserie, qui est un lieu de rencontre, notamment avec les clients, Sentaro vit en reclus. Il n’est pas marié, ne fréquente personne et n’a pas d’ami. Wakana, la collégienne qui fréquente sa boutique, se sent exclu de son groupe d’amies car elle ne va pas poursuivre ses études. Et il y a Tokue, qui a été exclu une longue partie de sa vie pour une raison que je ne dévoilerais pas ici pour ne pas spoiler.
Les délices de Tokyo est un jolie film mais très contemplatif ce qui ne plaira pas à tout le monde. Il n’y a pas d’action et de temps en temps, on aimerait bien que les personnages s’énervent un peu (ils sont peut-être un peu trop calme). Mais j’aime bien les anime tranche-de-vie où il ne se passe pas grand chose et je ne me suis pas ennuyé pendant le film. J’aime le Japon et voir les plans sur les paysages m’a beaucoup plu. Les passages sur la cuisine et les gâteaux étaient aussi très beaux et ils m’ont vite donner faim. L’histoire est considéré comme un drame et c’est vrai que le film est triste mais il n’y a pas pathos ; tout est très épuré et sobre (personne ne va hurler ou pleurer à chaudes larmes). C’était peut-être un peu trop sobre pour moi car je ne suis pas ressorti de ce film en étant vraiment triste mais seulement avec un sentiment de regret par rapport à ce que certaines personnes doivent vivre à cause de personnes ignorantes et d’une société qui n’accepte pas les gens différents.
En conclusion, Les délices de Tokyo est un beau film que je vous recommande si vous n’êtes pas allergiques aux histoires qui prennent leurs temps pour raconter la vie de leurs personnages.